Mini centrale de proximité, la pile à combustible stationnaire pourrait produire simultanément électricité et chaleur pour alimenter maisons, immeubles et industries… le tout proprement et en silence.
Cependant, ces avantages restent actuellement… des inconvénients. Les très hautes températures de fonctionnement soumettent les matériaux à rude épreuve. Et la dilatation thermique pose de sérieux problèmes d’assemblage et d’étanchéité. C’est pourquoi le CEA, comme de nombreux industriels, tentent aujourd’hui de réduire les températures à 600°C, 700°C en cherchant de nouveaux électrolytes. Cette baisse devrait non seulement limiter le stress appliqué à la pile mais également élargir le choix des matériaux entrant dans sa composition (comme l’acier inoxydable pour les plaques bipolaires). « Le CEA travaille également à l’intégration du reformage interne progressif qui permet l’alimentation directe de la pile par du méthane à l’anode », explique Arnaud Varoquaux. Le concept, démontré par Gaz de France (qui est aussi le partenaire du CEA dans ce projet), nécessitera évidemment la mise au point d’un nouveau matériau pour l’anode. En France, la technologie SOFC n’en est donc qu’à ses premiers balbutiements. Mais c’est aussi la plus riche de promesses.
En tube ou en plan ?
Aujourd’hui, dans le domaine des piles stationnaires à oxyde solide, deux technologies s’affrontent. La première et la plus ancienne est dite tubulaire. Anode, électrolyte et cathode sont disposés de façon concentrique et forment de longs tubes dans lesquels les gaz circulent. Le plus récent prototype, qui fournit 105 kilowatts électriques, a été installé aux Pays-Bas. Des durées de fonctionnement de plus de 50000 heures ont également été atteintes avec cette technologie. « Cette dernière marche très bien mais elle reste très chère, indique Arnaud Varoquaux. Et à mon avis, il n’y aura pas de rupture technologique qui permettra de réduire substantiellement les coûts. » Le CEA et ses partenaires européens ont donc misé sur une seconde option : l’architecture plane. Plus proche des autres formes de piles à combustible, ce système plus compact devrait fournir de meilleures performances. Il reste à résoudre certains points, notamment celui de l’étanchéité.