La voiture du futur en 2004

Du 25 septembre au 10 octobre prochain se tiendra, à Paris, le Mondial de l’automobile 2004. Il y deux ans, ce salon international avait accueilli près d’un million et demi de visiteurs. Un record qui montre tout l’intérêt qu’accorde une population toujours plus mobile à la voiture. Celle-ci constitue aujourd’hui le moyen de transport numéro un en zone rurale ainsi qu’en zone urbaine, pour effectuer « les premiers et derniers kilomètres » (entre les transports collectifs et chez soi). Au Mondial, sur 180 000 m² d’exposition, la fine fleur de l’industrie automobile – constructeurs, designers, équipementiers, carrossiers et sociétés de services [voir encadré : un secteur de pointe, ci-dessous ] – se réunit pour présenter ses dernières réalisations tout droit sorties des bureaux d’études. À cette occasion, les modèles de série côtoient les « concept-cars », engins futuristes qui préfigurent les voitures à venir.

À quoi ressemblera-t-elle, cette voiture du futur ? Une certitude : l’électronique, déjà très présente (il y a aujourd’hui autant de calculateurs dans une voiture qu’il y en avait dans les premiers avions Airbus, nés au début des années 70), prendra une part de plus en plus importante. «En 2010, le coût de l’électronique équivaudra à celui du groupe motopropulseur, assure Xavier Apolinarski, chef de projet Transports au Laboratoire d’intégration des systèmes et des technologies (List) du CEA, à Fontenay-aux-Roses.

Technologie « sur mesure »

La quantité de « hardware », c’est-à-dire les circuits électroniques, aura doublé, et celle de « software « , les logiciels, quadruplé.» Il y a donc un défi majeur pour ces systèmes : la fiabilité et la sûreté de fonctionnement. Demain, la voiture sera plus sûre, plus propre et aussi… plus silencieuse. «Car le bruit est aujourd’hui une des préoccupations majeures des citoyens», confie Xavier Apolinarski. Elle se fera aussi communicante, en constante interaction avec son environnement et les usagers. La voiture sera encore plus au service du conducteur et des passagers et acquerra des fonctionnalités selon les besoins. «Un conducteur en voyage voudra pouvoir compter sur un guide touristique intégré, explique Xavier Apolinarski. Alors qu’un conducteur en zone urbaine dense préférera un système précis de guidage prenant en compte les embouteillages.» En somme, la voiture sera faite « sur mesure » et s’adaptera en temps réel.

Technologie « complexe »

La complexification technologique du produit « automobile », qui allie désormais mécanique, ergonomie et électronique, a obligé l’industrie à mettre en oeuvre de nouvelles compétences dans de nombreux domaines sciences physiques, informatique, sciences humaines… Elle s’est donc naturellement tournée vers les établissements publics de recherche, notamment le CEA. Logiciels et systèmes embarqués au List, circuits électroniques, capteurs et matériaux au Laboratoire d’électronique de technologie de l’information (Léti), propulsion au Laboratoire d’innovations pour les technologies des énergies nouvelles et les nano-matériaux (Liten)… L’automobile et son environnement constituent aujourd’hui un axe de recherche important pour le CEA. Au point que ce dernier a mis en place de nombreuses collaborations avec des industriels (constructeurs, équipementiers, fournisseurs) et signé en 2001 un accord-cadre avec PSA Peugeot Citroën. Par ailleurs, il fait partie du groupe de travail « Design and Production Systems » d’Ertrac (European road transport research advisory council), une structure de réflexion européenne sur l’avenir de la recherche en faveur des transports terrestres, dont l’automobile.

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